En parfaite cohérence avec le plan européen contre le cancer présenté la veille, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé, le 4 février dernier, la mise en place d’un nouveau plan cancer qui s’attaque à la première cause de cancers évitables en France : le tabagisme. Ainsi, le Président a affirmé l’objectif – ambitieux mais réalisable – de parvenir à une première Génération sans tabac d’ici 2030, en adéquation avec celui de la Commission européenne d’avoir moins de 5 % de fumeurs en Europe en 2040.
Prévention du tabagisme : priorité absolue du nouveau plan cancer
Une priorité de santé publique réaffirmée pour les 10 prochaines années
Avec 27 % de l’ensemble des cancers imputables à l’usage du tabac, la prévention du tabagisme apparaît comme un levier efficace pour une diminution significative du nombre de cancers. Pour le cancer du poumon particulièrement, la sortie du tabagisme éviterait 9 cas sur 10.
Outre les ravages directs sur la santé, le Président entend combattre également par ce biais l’impact environnemental très négatif engendré par l’usage du tabac – pollutions dues à la culture, à la consommation et aux déchets liés au tabagisme – pour protéger les générations futures.
La Présidence Hollande avait érigé la prévention du tabagisme comme une priorité de santé publique, en lui dédiant la mesure n° 10 du 3e plan cancer 2013-2020. Dans la continuité du Programme national de réduction du tabagisme (PNRT) 2014-2018 porté par la ministre de la Santé Marisol Touraine, Emmanuel Macron a marqué le début de son quinquennat en soutenant les avancées obtenues sur le terrain par deux mesures phares :
– l’augmentation de la fiscalité des cigarettes (10 € par paquet)
– la mise en place d’un fonds tabac-addictions national et régional dédié à des actions de prévention des jeunes et d’accompagnement des fumeurs
Alors que le Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2018-2022 est en cours, les annonces fortes du nouveau plan cancer pour les 10 années à venir donnent un signal particulièrement encourageant pour les acteurs du champ du soin et de la prévention des maladies respiratoires.
En parfaite corrélation avec les recommandations de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac (CCLAT), le Président Macron renouvelle l’objectif de protéger les plus jeunes de cette épidémie industrielle, et d’atteindre l’émergence des générations sans tabac d’ici 2030.
Alors que la consommation de tabac fait partie des pratiques à risque responsables de 40 % des cancers dans notre pays, il est particulièrement intéressant de noter que le Président de la République porte la lutte contre le tabac au rang des priorités nationales : la diminution du tabagisme chez les jeunes aboutira à la diminution de la prévalence par cancer au niveau national, mais aussi au niveau européen.
Et les mesures les plus efficaces, ayant un impact sur la consommation des produits du tabac, ont bien été retenues :
– des mesures de prévention auprès des publics cibles (populations les plus défavorisées)
– des actions de dénormalisation renforcées (augmentation des prix, démultiplication des espaces sans tabac pour protéger les plus jeunes et les populations fragiles, lutte contre la pollution des déchets du tabac en faveur de la promotion de l’air et de l’environnement)
– un renforcement accru de l’accompagnement des fumeurs vers l’arrêt
– une meilleure prise en charge de la thématique tabac par les professionnels de santé au sein d’espaces sans tabac dédiés (Lieux de santé sans tabac)
Le Souffle 84 se félicite que les mesures globales efficaces recommandées par la CCLAT soient accompagnées et renouvelées dans le temps, au bénéfice d’une politique de santé publique engagée, et dont les effets vont continuer à se faire sentir : la tendance de la prévalence tabagisme est à la baisse depuis plusieurs années, au profit de la santé de tous.
Clémence Cagnat-Lardeau, Directrice du Souffle 84 – CDMR du Vaucluse
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